Lumières sur la sécurité

mercredi 29 juin 2016

Lorsqu'en 2007, Doctor Web a sorti le premier antivirus pour les appareils mobiles, il y avait si peu de virus ciblant les mobiles que la société a pris la décision de proposer son produit gratuitement. Ethiquement, il apparaissait logique de ne pas faire payer aux internautes un produit protégeant contre des menaces peu nombreuses ou encore à venir. Néanmoins, les chercheurs anticipaient que les mobiles pourraient devenir la cible de nombreuses menaces dans l’avenir. Certains éditeurs antivirus ont suivis Doctor Web plus tard.

Il ne fallut pas longtemps. En raison de l’énorme popularité des appareils mobiles, et du nombre considérable d’applications développées, notamment pour Android, le nombre de Trojans ciblant cet OS et surtout le nombre de contaminations réussies a atteint un chiffre record !

Evolution du nombre d'entrées de signatures de programmes malveillants ciblant Android dans la base de données virales Dr.Web.

102 % - croissance pour l'année 2014
210% - croissance pour l'année 2015

Nous avons étudié les fonctionnalités que les pirates développent dans les Trojans afin de comprendre dans quel but ces applications malveillantes sont conçues. Et voici ce qu’il en ressort.

La plupart des programmes malveillants ciblant Android sont créés pour s'emparer du bien d'autrui ou pour voler des informations.

En matière de vol dans le cyberespace, les criminels portent un intérêt maximal aux systèmes les plus populaires auprès des utilisateurs. Android en est l’exemple le plus flagrant. Ceux qui propagent des Trojans ciblant Android volent tout ce que l'on peut voler depuis un appareil mobile :

• De l'argent, qui demeure le but principal des attaques. Pour réaliser ce type d'attaque, les malfaiteurs créent des Trojans bancaires.
• Des logins et mots de passe
• Les SMS sortants - les Trojans peuvent prélever de l'argent du compte mobile de la victime en envoyant des SMS payants depuis le mobile de manière cachée et à l'insu de l'utilisateur.
• Les SMS entrants - par exemple, les demandes de confirmation liées à un paiement en ligne ou à un contenu. Les Trojans masquent ce type de SMS à l'utilisateur et ils envoient de fausses réponses afin que la victime ignore le plus longtemps possible qu’elle est abonnée à un service payant et pour qu’elle n'effectue pas des actions visant à stopper le fonctionnement du Trojan. Dans la zone de risque - les SMS contenant les codes mTAN provenant des systèmes de banque en ligne.
• Les appels - l'utilisateur paie pour appeler des numéros payants à son insu.
• Les e-mails
• Les photos
• L'enregistrement des conversations
• Les contacts
• Les coordonnées de l'appareil
• Des informations techniques sur l'appareil

Dans la plupart des cas, les victimes des Trojans détectent le vol une fois que leur compte est vidé.